Photographer & Creative director : Christie Reine @Christiereine

Model : Annie H.H @annie.ynh

Styliste : Bryan Kihanguila @By_bryank

Hair & Makeup : Sebastien Camp @sebastiencamp_

Retouch : Anastasia Ivanova @avivanovaa_retoucher

©Christie Reine  / Sequin Shirt : On Aura Tout Vu, Earrings : Asos

Annie H.H, est mannequin. De ses débuts dans le métier, au soutien de sa famille et en passant par son avis sur la représentation de la femme asiatique dans le secteur de la mode et du luxe, elle se confie.

PRSNA : Comment avez-vous débuté le mannequinat ?

Annie HUA : Pendant le premier confinement, je n’allais plus en cours. Alors que le pays était à l’arrêt, j’ai commencé à réfléchir à des projets que j’aurais aimé réaliser, mais que je n’avais ni le temps ni le courage d’entreprendre. Puis, une agence du sud de la France m’a contactée sur Instagram. De là, j’ai continué à faire des photos juste pour le plaisir, comme je le faisais déjà avec ma sœur ou ma cousine. Plus tard, j’ai signé avec Marilyn Agency, pour me lancer sérieusement dans le mannequinat. Récemment, j’ai été admise dans une école sur Paris. Et puis me voilà en septembre dans cette grande ville !

Pensez-vous que la représentation des modèles Asiatiques évolue dans la bonne direction ou qu’il s’agit d’un effet de tendance ? Que voudriez-vous voir changer au cours des années à venir ?

En tant que fille asiatique, je constate qu’il y a une véritable affirmation de la beauté de la femme asiatique. Mais dans les années à venir, j’aimerais que le monde de la mode et du luxe ne différencie plus une Asiatique avec une couleur de peau très claire, des traits très fins et européens, et une Asiatique avec une couleur de peau plus foncée, des traits moins européens. Cela nous ramène à la question des quotas, utilisés pour rééquilibrer les problèmes de discriminations. En se disant : il nous faut 7 personnes « standards normaux » et 3 personnes pour remplir les quotas. Cela signifie que les 3 personnes ne sont pas dans des standards normaux. Dans un monde idéal, il faudrait choisir les mannequins sans prendre en compte leur origine, leur morphologie ou leur couleur de peau. Heureusement, les choses évoluent et je suis optimiste pour l’avenir.

Quelle est la raison qui vous motive à faire votre métier ?

Je pense que rendre fière ma famille est l’une de mes premières motivations. Puis j’aime beaucoup voyager et rencontrer des personnes. Alors ce métier est l’équilibre parfait pour quelqu’un comme moi qui n’a pas de mal avec la solitude et en même temps qui adore découvrir des nouvelles personnes.

Quelle est votre routine avant un shooting photo ? Est-ce que vous avez des rituels, des porte-bonheur ?

On va me taper sur les doigts. Car je n’hydrate pas souvent ma peau et j’applique très peu de produits. Mon porte-bonheur, ce qui m’apaise, c’est de porter du rouge avant un casting. Cela peut être un pull, mais parfois, il est au lavage. Donc cela peut être une autre pièce, des chaussettes, un bracelet, un livre… Cette couleur m’apaise, me donne confiance et me met de bonne humeur. Donc même si le casting n’a pas été concluant, au moins j’ai amené une bonne énergie !

Comment avez-vous su que vous vouliez être mannequin ? Ce choix de profession, a-t-il été compliqué à prendre ou c’était une évidence ?

Très intéressante question ! Je n’avais jamais imaginé être mannequin un jour. Pour moi, les mannequins se faisaient démarcher dans la rue et commençaient leur carrière à 14 ans. C’était un monde inaccessible. Puis, personne dans ma famille n’est dans ce milieu. On m’a toujours appris que ma vie serait : étude, travail, enfants et retraite. De mon côté, je ne réalisais pas que c’était un métier et qu’on pouvait en vivre. Maintenant, ma petite-cousine me dit : « quand je serai grande, je serai comme Annie, mannequin ». Ma petite sœur commence à s’intéresser au monde de la mode et elle veut être styliste ! C’est une victoire, mon entourage commence à percevoir ce monde comme étant plus accessible. La réussite, c’est contagieux. Quand vous voyez votre cousine, votre amie, votre colocataire réussir, vous allez (peut être inconsciemment) vous identifier à lui. Voilà les bonnes énergies que j'ai envie de transmettre. Je veux réussir, pour que les personnes autour de moi soient fières et se disent qu’elles aussi peuvent y parvenir.

Avez-vous une figure du secteur de la mode, qui vous inspire dans votre travail ?

C’est relié avec la question précédente. Naomi BLANCO est un exemple pour moi. J’ai suivi tous ses pas. Nous avons grandi dans la même ville, le même quartier et on était dans la même école primaire. Nous nous sommes suivies, jusqu’à être dans la même agence à Paris. Comme je vous l’ai dit, la réussite, c’est contagieux. Elle m'a réellement donné envie de faire du mannequinat. La voir réussir me rendait tellement heureuse.