Madness anniversary

Starring Ella Joya @surnameisjoya & Manon Raxach @manonraxach

Photographe et Creative Director : Christie Reine @christiereine, Retoucher :  @avivanovaa_retoucher 

Assistante DA : Emmy Verissimo @emmyvmp , Assistante Light & Mouvement Director : Jessica Ajayi @_jbabeee_ , Assistante Coordination Set : Alice Louis @alicee.ls & Mona Ferroudji @mochainaaa, Stylist : Geneviève Morgane @genevievemorgane , Assistante Stylist : Alicia Gillet @ali_gllt , Makeup Artist : Laureen Pilot @laureenpilotmakeup, Hairstylist  : Chloé Ballard @chloation


À travers les yeux pétillants d’Ella Joya, 23 ans, et l’énergie vive de Manon Raxach, 26 ans, découvrez un monde où la mode et la beauté se mêlent dans une danse enivrante. Du podium aux coulisses, elles nous livrent les secrets captivants de leur voyage dans l’industrie du mannequinat, qu’elles côtoient depuis qu’elles sont jeunes, que ce soit comme activité secondaire ou comme métier à plein temps. Suivez leurs histoires uniques, où les défis rencontrent les rires, où les rêves se mêlent à la réalité, pour un plongeon rafraîchissant dans un univers de glamour et d’audace.

Comment avez-vous débuté dans le monde du mannequinat ? 

Manon : Mon incursion dans le monde du mannequinat a débuté un peu par hasard, comme c’est souvent le cas dans cette industrie. C’est une personne qui m’a encouragé à envoyer des photos, et je l’ai fait sans trop y croire, mais finalement, j’ai été sélectionnée. À l’origine, je rêvais de devenir juge pour enfants, mais après l’obtention de mon diplôme, j’ai reçu plusieurs propositions de la part de mon agence, que j’ai finalement décidé d’accepter. J’ai débuté ma carrière en tant que modèle photo à l’âge de 12 ou 13 ans, et vers l’âge de 15 ou 16 ans, j’ai commencé à participer aux Fashion Week.

Ella : C’est grâce à mes parents que j’ai débuté ma carrière de mannequin vers l’âge de 3 ans. J’ai poursuivi cette activité jusqu’à mes 15 ans, ce qui a influencé ma décision de poursuivre des études dans le domaine de la mode. Le mannequinat a été mon premier contact avec le monde du travail, et j’ai immédiatement été attiréé par cette industrie dynamique. Les interactions avec diverses personnes sur les plateaux de tournage m’ont encouragé à poursuivre, mais avec un intérêt accru pour le côté commercial de l’industrie. Récemment, j’ai obtenu mon master à l’IFM. J’ai choisi cette école car je souhaitais me spécialiser dans le business de la mode, et l’IFM représentait parfaitement l’alliance entre la créativité et les aspects commerciaux de l’industrie.

Quelles sont les difficultés que vous avez pu rencontrer ? 

Manon : Au début, les débuts ont été particulièrement difficiles, car il y a une absence totale de formation. On se retrouve catapultés dans un environnement où l’on est censés tout savoir immédiatement, sans aucune préparation adéquate. De plus, il y a cette pression écrasante pour correspondre à un certain physique idéal : perdre du poids, surveiller son alimentation, faire du sport, etc. Tout cela dans le but de plaire aux autres, de répondre à leurs critères de beauté, au point où l’on se sent parfois réduits à de simples objets. C’est une réalité qui évolue, certes, mais qui reste malheureusement bien présente dans l’industrie.

Ella : Je garde principalement de bons souvenirs de mes expériences en tant que mannequin, mais dès l’âge de 8 ou 9 ans, j’ai commencé à recevoir des remarques sur mon poids, ce qui n’est pas approprié pour un enfant mannequin. C’est en partie pourquoi j’ai arrêté vers mes 15 ans. Depuis, je n’ai jamais vraiment repris, je garde cela comme une activité secondaire pour sortir de ma zone de confort et m’amuser sur des projets lorsque je le peux, car l’industrie elle-même me pèse un peu et il est important pour moi de préserver ma santé mentale. Il y a beaucoup de compétition et de pression, ce que je trouve regrettable. En ce qui concerne la santé mentale, même si l’industrie semble devenir plus inclusive avec des quotas pour les mannequins plus size ou de couleur, je trouve cela assez hypocrite. Il y a toujours une majorité de bookers et d’agences qui demandent aux filles de perdre beaucoup de poids sans se soucier de l’impact sur la santé mentale des mannequins. Même moi, lors de castings, j’ai remarqué des demandes qui ne sont pas dites en face. On me demandait de perdre 5-6 kg, et surtout, dans des délais très courts. Il arrive un moment où l’on se rend compte que ces personnes, qui exigent la perfection, seront éternellement insatisfaites. C’est une chose à laquelle je ne m’identifie pas vraiment dans l’industrie du mannequinat, car je ne suis ni dans la catégorie plus size ni dans la catégorie skinny généralement demandée par les marques. En fin de compte, il n’y a pas vraiment de catégorie pour les personnes ayant une morphologie basique, sans extrême.

Est-ce que vous pensez que le milieu du mannequinat devient plus facile à gérer avec l’expérience et l’âge, ou les défis et les critiques restent-ils aussi difficiles à affronter ? 

Manon : Oui et non. Quand tu commences le mannequinat jeune trouver sa place est très compliquée parce qu’entre filles, on peut être mauvaise. Le mannequinat est un monde de requins. Mais à partir de la vingtaine, on se rend compte de tout ce qui se passe dans ce milieu et on se sert les coudes et c’est plus facile d’avoir sa place. Cependant, avec certains clients ou photographes, je pense qu’il y a encore beaucoup de travail. 

Ella : Si je m’étais lancée à fond dans le mannequinat, j’aurais aimé pouvoir dire que j’aurais réussi dans ce milieu. Cependant, je pense que je n’aurais pas eu la force ou le caractère nécessaires pour affronter ce métier chaque jour, et pour accepter sans sourciller le rejet de ceux qui auraient choisi de ne pas me prendre. Les critiques constantes que les mannequins reçoivent lors des castings sont aussi très difficiles à encaisser.

Quelle collaboration avec une marque ou un designer avez-vous trouvée la plus mémorable jusqu’à présent ?

Manon : En fin d’année dernière, je suis partie au Maroc pendant une semaine pour une marque de mariage. L’équipe était tellement sympa que s’en est devenu des amis. On shootait en journée et le soir, on sortait tous ensemble jusqu’à pas d’heure. C’était vraiment au-delà du professionnel, c’était comme si on se connaissait depuis longtemps. 

Ella : La collaboration avec une marque mémorable ou un designer que j’ai trouvé mémorable jusqu’à présent, serait probablement avec John Galliano.

Propos recueillis par Alice Louis & Emmy Verissimo

Retrouvez l’intégralité de l’interview ici.