Après nouvelle école, Leys nous dévoile sa face cachée

Crédit photo: Christie Reine

Derrière les lumières et les projecteurs, la rappeuse Leys qui s’est faite découvrir dans l’émission Netflix «Nouvelle École», se livre à coeur ouvert dans son dernier single « Si c’était le premier » sorti ce vendredi 3 mars. Loin de tout ce qu’on peut imaginer à son sujet, elle se confie, se décharge de toutes ses pensées les plus profondes pendant 11 minutes chrono. Parce qu’elle a des choses à dire, sur le fait d’être une femme, d’être noire, et de rapper, Leys nous dévoile sa face cachée.

J’suis noire, je rappe et j’suis une femme, donc j’suis toujours sous pression 
— Leys - Si c'était le premier

PRSNA: Hello, Leys. Dis-nous, quand as-tu commencé la musique ?

Leys: J’ai commencé en 2014, quand j’avais 16 ans à peu près. J’étais en cours, et je faisais mes vidéos dans un parc avec une pote à moi. (Rires) Et puis j’ai continué.

Quel est ton meilleur souvenir de Nouvelle École ?

Mon meilleur souvenir, c’est quand on était à trois avec deux candidats que je kiffe, et qu’on s’est dit “Ça serait trop bien qu’on arrive à trois vers la finale”, et puis on est arrivés à trois vers la finale !

Comment définirais-tu ton rap ?

Je le définirais comme un rap qui peut parler à tout le monde. Je parle de plein de sujets différents. Des sujets qui concernent ou touchent beaucoup de gens. Donc ça sera un rap pour tout le monde, au fait, même les daronnes, les petits, les grands, les moyens….Tu peux le faire écouter à ta grand-mère, y’a pas de vulgarités, c’est carré ! (Rires)

Tu as teasé un EP dans ta story Instagram…À quoi peut-on s’attendre ?

Dans cet EP, vous allez prendre connaissance de plein de facettes de l’industrie de la musique, parce que j’en parle clairement. Vous pouvez vous attendre à quelque chose de très varié au niveau des styles de musique. Il n’y aura pas beaucoup de chansons, par contre, mais des chansons de qualité ! Et vous pourrez aussi comprendre pourquoi à certains moments, je me suis éloignée des réseaux parce j’explique tout dedans.

Ta chanson du moment ?

“In Ha Mood” d’Ice Spice. (Elle chante) “Like, damn, she in ha mood…

Une chose qui te rend heureuse ?

Rapper !

Comment te décrirais-tu en 3 mots ?

Congolaise, timide…et fraîche ! (Rires)

Un film qui t’a fait pleurer ?

“À la recherche du bonheur” avec Will Smith…Trop triste.

Crédit photo: Christie Reine

Dans le néant, c’que j’espérais, au plus profond de mon âme, c’est que Leys et Leslie se retrouvent
— Leys - Si c'était le premier

Parlons de ton dernier single “Si c’était le premier”. Quel est le message que tu souhaitais faire passer à travers ce son ?

À travers “Si c’était le premier”, je voulais vraiment faire passer un message d’espoir. Expliquer le cheminement que j’ai eu dans le rap, les étapes par lesquelles je suis passée, les personnes que j’ai rencontrées. Et au final raconter que le but de la musique selon moi, c’est de trouver la paix. C’est aussi une référence à Diam’s, qui elle a trouvé la paix dans la religion, mais moi, je n’ai pas encore trouvé la paix de ce côté-là. Mon but, et je pense qu’il est commun à beaucoup, c’est de trouver la paix dans ma vie, d’être sereine, de me sentir bien. Ce son permet d’expliquer que les phases par lesquelles tu vas passer vont te rendre plus forte, te permettre de grandir et de faire de grandes choses.

Selon toi, comment réussir à se faire une place dans le rap quand on est une femme noire ?

Je pense que c’est justement la question qu’il ne faut pas se poser. Pour nous, c’est notre couleur de peau, on la respecte et on ne cherche même pas à trouver des excuses par rapport à ça. Pourtant, ce sont des questions qu’on pourrait se poser. Mais je pense que dans le domaine artistique, ça va au-delà de ça. On s’en fout. Quand t’es talentueux, quand t’es fort, certes il y a des moments compliqués, tu vas rencontrer certains cons, comme dans tous les métiers. Mais, on va toujours gagner, dans le sens où, l’art va au-delà de tout ça. Et quand t’es toi-même et que tu sais refléter ce que tu es, à travers ce que tu fais, ça finit toujours par payer. Après, ça peut mettre du temps. À l’heure actuelle, je ne me pose même plus cette question. C’est comme être une femme dans le rap. On sait que c’est dur, on sait que ça va être beaucoup plus compliqué. Mais se poser ces questions-là, c’est se mettre des barrières indirectement. Je pense qu’il faut éradiquer et se dire “Bon, je vais y aller. Peu importe les embûches que je vais avoir en face de moi, je vais le faire, et on verra par la suite”.

As-tu des modèles dans le rap qui t’inspirent ?

Oui, Nicki Minaj. Elle m’inspire beaucoup. Elle est dans l’école de Lil Wayne et Drake (dans le sens qu’elle a suivi les traces de, NDLR), et ça lui a permis d’avoir une formation de kickeuse. La meuf maîtrise son sujet. Elle est passionnée. Et cette femme m’inspire parce qu’elle a ce côté féminin, mais aussi ce côté “patronne”. Elle peut être entourée de 5 mecs, et elle va les bouffer en rap. C’est comme la question d’avant. Je pense que quand t’es forte, on te compare même plus. Elle a atteint un niveau de force, où on se pose même plus la question de si elle est plus forte que d’autres mecs. On le sait très bien. Et carrément, on va même plus parler du fait que ce soit une femme, tellement elle choque. Et c’est ça que j’admire, arriver à un niveau tel qu’on ne se demande plus si t’es noire, si t’es blanche, si t’es une femme, si t’es un mec. Tellement ton talent tu l’as travaillé et tellement tu t’es donné à fond, les gens ne se concentrent que sur ça. Et c’est ça ma politique.

Besoin de montrer qu’une femme est forte, et en même temps sensible
— Leys - Si c'était le premier

Crédit photo: Christie Reine

Tu te montres assez vulnérable dans ce single. C’est compliqué pour toi ?

Alors, selon moi, il y a ce côté vulnérable, dans le sens où je montre mes faiblesses, mes doutes, mes peurs etc, mais avec du recul et avec le temps, j’ai compris que c’était ça ma force. Ma force c’est de me montrer sous tous mes angles, de montrer toutes mes facettes, de ne pas montrer que la facette “femme forte”. Parce qu’une femme forte c’est une femme qui montre aussi qu’elle a des doutes, qu’elle a des peurs, et qu’elle est vulnérable à certains moments. Reconnaître sa vulnérabilité, pour moi c’est une force. Donc à mon avis, c’est primordial, surtout dans des sons où tu te livres comme ça. Tu peux pas te montrer invincible, sinon personne ne se reconnaît dans ce que tu racontes. Donc franchement, c’est plus facile pour moi, et ça le sera encore plus après ce single, parce que là, je pense que je suis vraiment allée au plus profond de la vulnérabilité.

Peux-tu nous donner une date de sortie de l’EP, le dévoilement de la face cachée de Leys ?

Dans l’idéal, ce serait en début juin. On essaie de le boucler assez rapidement. Mais, je trouve que c’est justement ce son là, "Si c’était le premier”, le dévoilement de la face cachée de Leys. Dedans, j’explique vraiment tout ce par quoi je suis passée et ça me permet d’être beaucoup plus ouverte dans l’EP, d’avoir plus de choix artistiques et de ne pas avoir ce besoin de raconter des choses. Pour les personnes qui veulent en savoir un peu plus sur ma vie, elles ont juste à se poser 10 minutes et écouter ce son là.

Avant de nous laisser, quelle serait ta collaboration de rêve?

Je pense que tout le monde le sait, sans hésiter, c’est Nicki Minaj. Pourtant, il y a d’autres rappeuses avec qui je pourrais collaborer, avec qui ça serait plus accessible. Mais si on parle de collaboration de rêve, et d’artiste qui pourrait m’apporter en termes de flow, ce serait évidemment Nicki.

Propos recueillis par Prodige Mabanza

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