Ces films réalisés par des femmes, à voir pour le Printemps du cinéma

Crédit photo : CARLOS BARRIA / REUTERS

Du dimanche 19 mars au mardi 21 mars 2023, c’est le Printemps du cinéma et les places sont à 5€ ! C’est l’occasion de soutenir le cinéma féministe et de rendre hommage à ces femmes derrière les caméras. Voici, cinq longs-métrages à ne pas manquer.

 

“Women Talking” de Sarah Polley

Vainqueur de l’Oscar de la meilleure adaptation, « Women talking » est en salle depuis le 8 mars 2023, Journée internationale des droits des femmes. Une date de sortie qui a du sens, car il est écrit, réalisé, interprété et produit par des femmes.

Adapté du roman de Miriam Toews “Ce qu’elles disent”, ce drame aborde les violences faites aux femmes dans une communauté religieuse nord-américaine coupée du monde. Un groupe de femmes de tous les âges, se retrouve en secret dans une grange pour débattre de leur condition et de leur avenir. Mais surtout des violences qu’elles subissent de la part des hommes.

Dans cette communauté, les mennonites, le temps est figé et les traditions sont celles du XIXème siècle. Ce huit-clos dans la grange, raconte le début d’une révolution. Celle de ces femmes soumises à la domination patriarcales, à la consanguinité et à un mode de vie primaire. Doivent-elles pardonner à ceux qui les ont droguées et violées ? Faut-il partir ou rester ? Puis, comment garder la foi avec les atrocités qu’elles endurent ?

Pour son quatrième film, la scénariste et réalisatrice canadienne, Sarah Polley, livre un récit glaçant à l’heure où les féminicides font constamment l’actualité. Inspiré de faits réels, ce film donne la parole aux femmes. À celles en colères qui ne veulent plus vivre dans la peur et le silence. Mais qui décident d’agir, s’émanciper et reprendre le pouvoir sur leur vie.

 

“Houria” de Mounia Meddour

Autre film à l’affiche à ne pas manquer c’est “Houria” de Mounia Meddour. La réalisatrice collabore une nouvelle fois avec sa muse, l’actrice Lyna Khoudri. Aussi la vedette de son premier long-métrage à succès, “Papicha”.

« Houria » est une oeuvre aérienne, qui dresse le portrait d’une jeune femme algérienne en lutte dans une société en crise. Houria un personnage incarné par Lyna Khoudri, a vu ses rêves de danseuse de ballet se briser après une violente agression dans les rues d’Alger. Étant lourdement blessée, elle doit affronter le processus de reconstruction et de guérison de ses blessures. C’est alors qu’une nouvelle forme de danse entre dans sa vie. Un art dans lequel elle peut exprimer sa colère et puiser sa force. 

 

“Sage-Homme” de Jennifer Devoldère

Inverser la problématique, montrer un homme qui doit se faire une place dans un monde de femmes”, c’était l’objectif de la réalisatrice française Jennifer Devoldère pour son nouveau film “Sage-Homme”.Ce long-métrage sorti le 15 mars 2023 dans les salles, est une occasion d’en apprendre plus sur le métier de sage-femme, une profession encore trop méconnue et peu reconnue.

L’acteur principal, Melvin Boomer, incarne un étudiant ayant raté le concours d’entrée en médecine. À défaut, il va intégrer une école de sage-femme et mettre les pieds dans un milieu exclusivement féminin. Cette réorientation va le bouleverser et va progressivement changer le regard qu’il porte sur le monde.

En France, seulement 3% des sages-femmes sont des hommes, selon la Mutuelle d’assurance du corps de santé français. Alors, cette comédie à la fois drôle et touchante, inverse les rôles et renverse les préjugés. L’actrice Karin Viard, qui incarne le rôle d’une sage-femme accompagnant le jeune étudiant dans son éclosion se confie à Marie-Claire : “Un métier à très fortes responsabilités, qui nécessite une grande adaptabilité, et pourtant sous-considéré, sous-payé”.

 

“Emily” de Frances O’connor

Révélée dans “Sex Education” et “Eiffel”, Emma MacKey est à l’affiche du nouveau film brillant de la réalisatrice Frances 0’Connor, “Emily”. Un pari complexe, en sachant que les oeuvres sur les soeurs Brontë ont toujours fasciné et animé le grand et petit écran.

Pour ce film, le personnage principal, Emily Brontë, est incarnée par l’actrice franco-britannique Emma Mackey. On suit le parcours mystérieux de cette jeune femme flamboyante et prête à vivre sa vie comme elle l’entend. Probablement une des autrices les plus célèbres, on découvre une Emily marginale et rebelle dans un décor hostile bien propre aux landes du Yorkshire. La réalisatrice mêle des faits autobiographiques à des éléments tirés de l’oeuvre légendaire de la romancière, Les Hauts de l’Hurlevent. Entre fiction romanesque et réalité, Frances O’Connor et Emma Mackey nous transporte dans le jeunesse tumultueuse d’Emily Brontë. 

Pour son premier film, l’actrice et réalisatrice australienne Frances O’Connor, confie au magazine Point de Vue son admiration pour le parcours de Emily Brontë et son lien avec celle-ci : “j’ai eu l’impression que je pouvais raconter une histoire qui était aussi un peu la mienne en tant que jeune femme”. Loin du traditionnel biopic, “Emily” c’est le récit d’une jeune romancière britannique, qui rêve de liberté dans une société hostile aux femmes ambitieuses. 

 

“Toute la beauté et le sang versé” de Laura Poitras

Pour la seconde fois de l’histoire de la Mostra de Venise, le prix du Lion d’or a été décerné en 2022 à un documentaire. Le vainqueur est bien entendu, “Toute la beauté de le sang versé” de Laura Poitras. Sortie en salle le 15 mars 2023, cette oeuvre est dédiée à la photographe Nan Goldin. On découvre sa carrière de photographe féministe et queer, par le biais de plusieurs thématiques comme le travail du sexe, l’addiction, la santé mentale, le capitalisme et les violences domestiques.

Nan Goldin, artiste underground new-yorkaise, est tombée dans l’addiction des opiacés après une prescription d’un médecin pour soulager une blessure. Elle entame alors un sevrage compliqué et part en lutte contre la famille qui commercialise cette drogue ravageant le pays, les Sackler. Elle va faire usage de son art, la photographie, à des fins militantes et politiques. Ce documentaire brut, plonge le spectateur dans l’intimité la plus profonde de Nan Goldin, de son enfance à ses engagements.

La réalisatrice oscarisée en 2015 pour un film documentaire consacré au lanceur d'alerte Edward Snowden, nous livre un portrait poétique et bouleversant d’une artiste contemporaine qui a révolutionné l’art de la photographie en renversant les codes du genre et de la normalité.

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