La 38e édition du Festival international de mode, d'accessoires de mode et de photographie de Hyères a pris fin le 15 octobre avec la remise des prix à la Villa Noailles. Pour cette édition, le concours destiné aux jeunes créateurs a choisi de confier la présidence de ses jurys à trois jeunes talents de l'industrie de la mode et de la photographie. Charles de Vilmorin a dirigé le jury de la mode, Alan Crocetti a présidé le jury des accessoires, et Luis Alberto Rodriguez a pris la tête du jury de la photographie.

Le festival, qui se déroule chaque année à la Villa Noailles, est considéré comme le plus ancien concours de mode destiné aux jeunes professionnels à l'échelle mondiale. Plusieurs prix sont attribués aux créateurs en compétition grâce aux contributions financières des partenaires du festival, qui s'engagent à les soutenir sur le long terme. Les lauréats bénéficient d'une assistance pratique dès leur sélection et tout au long d'une période de deux ans. Cette aide couvre divers domaines tels que le financement, la production, l'artisanat, les matériaux, l'édition, les aspects juridiques, la presse, l'exposition, ainsi que des ateliers et des résidences.

Le grand lauréat du festival est Igor Dieryck, un créateur belge diplômé de l'Académie d'Anvers, qui a été récompensé à trois reprises : le grand prix du jury première vision, le prix du public de la ville d’Hyères ainsi que le prix le19M des métiers d’art. A noté qu’il est très rare qu’une personne gagne trois prix lors d’un même festival. Sa collection, intitulée "Yes Sir", revisite les conventions de l'uniforme hôtelier pour offrir une réinterprétation moderne du tailoring, avec une touche d'originalité. Il a joué avec les proportions, transformant les ceintures de smoking en corsets et déconstruisant puis réinventant différentes techniques du tailoring masculin. Son approche, influencée par sa formation à l'École belge, se caractérise par un subtil décalage et une distanciation qui favorisent l'innovation. L'esthétique d'Igor évoque un surréalisme moderne, jouant avec les lignes et évitant la littéralité.

L’autre gagnante qui s’est distinguée lors du festival est Petra Fagerstrom en remportant deux prix prestigieux : le Prix de la collection éco-responsable Mercedes-Benz et le Prix l'Atelier des matières. Diplômée de l'école Parsons à Paris, cette Suédoise d'origine a captivé le jury avec une collection féminine éco-responsable inspirée de sa grand-mère parachutiste dans l'armée soviétique. Elle a présenté dix silhouettes éblouissantes mettant en avant des matériaux originaux, des détails ingénieux et un penchant marqué pour le plissé. Au-delà de son engagement politique, le travail de Petra Fagerstrom a ému le public avec sa touche nostalgique, invitant à une réflexion profonde sur les événements qui arrivent dans le monde.