JO 2024 : Une Cérémonie d'Ouverture Époustouflante et Hors Normes
Hors murs, mais surtout hors normes, la soirée d’ouverture des Jeux Olympiques 2024 a annoncé un vent frais de liberté. Pourtant, les tensions politiques françaises ne laissaient pas présager un tel symbole d’universalisme et de tolérance. Fausse vitrine pour le monde ou non, cette cérémonie fût un succès inoubliable et audacieux. Elle retrace l’histoire de grandes figures féminines, et place en elles les moments forts de cette cérémonie.
Le truc en plumes de Lady Gaga
Dans une ambiance cabaret des années 30, la star internationale Lady gaga ouvre la cérémonie doucement en rendant hommage à Zizi Jeanmaire sur la pointe de l’île Saint-Louis. Son custom look, signé Dior, est composé d’une jupe, d’une veste, et d’une traine en plumes noires et rose poudré qui s’effeuille au fil de la prestation. Son bustier de satin, réalisé par la maison Cadolle, apporte pour finir l’emblématique « cul parisien » ainsi que son lot d’amusement. Et bien que Zizi Jeanmaire fût plutôt la muse d’Yves Saint Laurent, LVMH a su proposer le rendu souhaiter. Petite mention spéciale aux musiciens et danseurs qui l’accompagnaient, eux aussi vêtues de tenues Dior inspirées par Audrey Hepburn dans le film Sabrina (1954).
La Marianne moderne
La chanteuse Axelle Saint Cirel, en interprétant l’hymne français depuis le toit du Grand Palais, devient la figure représentante de la France. Symbole fort et militant anti-raciste et antifasciste, elle rend également hommage à Olympe de Gouges, Alice Milliat, Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir, Paulette Nardal, Jeanne Barret, Louise Michel, Christine de Pizan, Alice Guy et Simone Veil. Elle est vêtue d’une robe péplum asymétrique en crêpe de soie avec un bustier blanc en dessous et d’une longue traine rouge en guise de jupe. Tenant de sa main droite le drapeau français, sa tenue créée ainsi un nouveau drapeau qui l’inclut complètement.
Le show légendaire d’Aya Nakamura
Critiquée lors du Vogue World par les réactionnaires, elle frappe encore plus fort en sortant directement de l’Académie française accompagnée de la garde républicaine qui joue même pour sa musique. Son look de déesse grecque est directement inspiré de la collection haute couture autonome hiver 2024-2025 de chez Dior. Il est composé d’une robe asymétrique entièrement brodée d’or par la maison Lemarié. Drapée dans le dos, elle lui confère une stature audacieuse, divine. Son make up, sa tenue, son attitude : tout était à couper le souffle. N’en déplaise à certain, cette image de déesse grecque inarrêtable collait parfaitement avec celle des Jeux Olympiques.
Le Catwalk Drag Queens
La mode et la diversité étaient au cœur de la fin de soirée, avec un véritable défilé de mode géré par des créateurs et créatrices émergents tels que Victor Weinsanto ou Jeanne Friot. Il y avait Nicky Doll, Paloma, Piche de Drag Race France ainsi que la mannequin Farida Khelfa, muse de Jean-Paul Gaultier dans les années 80. La DJ, Barbara Butch, est une icône LGBTQIA+ et animait le show qui s’est vite transformé en piste de danse. Enfin, Philippe Katerine a choqué plus d’un média étranger en ne portant pas grand-chose à part un caleçon et de la peinture bleue en référence à Dionysos, dieu de la fête et des excès. Ce costume, créé par Olivier Bériot, clôt ce passage mode en beauté.
Le Graal de Céline Dion
La finale de cette soirée restera à tout jamais mythique, autant pour la carrière de la chanteuse que pour l’histoire des Jeux Olympiques. Icône des icônes, elle fait un comeback au premier étage de la tour Eiffel qui vient d’offrir un spectacle majestueux de lumière. Mais la plus forte lumière, c’est finalement elle. En total look strassé Dior, et non pas en cape rose à plume comme le thème le suggérait, elle illumine tout Paris de ces 500 mètres de franges perlées argentées et brodées à même son corps. Elle est, dans cette robe iconique, la diva à son apogée, élégante et magique.
Malgré toutes les discussions qu’elle a suscitées, cette cérémonie d’ouverture demeure une réussite symbolique, tant sur le plan national que mondial, en faveur des droits des femmes, de l'anticolonialisme et de la communauté LGBTQIA+. Il est crucial de distinguer ce spectacle artistique, mis en scène par Thomas Jolly, des décisions politiques. Après tout, le but de l’art n’est-il pas de représenter une société idéale et d’inciter à la réflexion sur la direction que nous voulons prendre en tant que société ?