C’est quoi la non-binarité ?

La non-binarité est un terme de plus en plus présent dans notre société. Mais qu'est-ce que cela signifie exactement ? Cela désigne les personnes dont le genre n'est ni exclusivement masculin ni exclusivement féminin. Cette catégorie inclut des identités comme agenre, pangenre, genderqueer, genderfluid, ou non conforme au genre. Pour mieux comprendre cette réalité, nous avons parlé à deux personnes (Jessica et Eden) non binaires qui ont partagé leur expérience avec nous.

La question des pronoms

Lorsque l’on s’adresse à des personnes non binaires, on peut se poser la question de savoir s'il est mieux de demander directement leurs pronoms ou d'attendre que le sujet vienne de lui-même. Les avis divergent à ce sujet. Jessica, par exemple, explique qu'elle n'est pas vraiment attachée à l’utilisation des pronoms. Elle se présente généralement comme femme, ce qui conduit les gens à utiliser "elle". Elle mentionne que poser directement la question des pronoms n’est pas quelque chose qui compte réellement pour elle. Cependant, elle souligne que certaines personnes, comme une amie utilisant le pronom "iel", préfèrent que la demande des pronoms viennent naturellement dans la discussion et pas frontalement. Elle explique que l'identité de genre se fait de part son ressenti envers elle-même et pas par rapport à comment les gens la voient. C’est un chemin très personnel. 

En revanche, Eden, qui s'identifie comme agenre (une personne ne s'identifie à aucun genre spécifique et en dehors des catégories spécifiques du genre), préfère que les gens lui demandent ses pronoms. Iel explique que les gens ont tendance à genrer par défaut en fonction de l’apparence physique ce qui ne le.a mets pas à l’aise. Selon Eden, beaucoup de personnes non binaires partagent ce sentiment et préfèrent être directement interrogé(e)s sur leurs pronoms pour éviter des malentendus et un malaise potentiel. Cela reste cependant une position propre à chacun

Découverte de la non-binarité

La « découverte » de sa non binarité peut être un processus long et complexe comme assez évident pour certain(e)s. Jessica raconte que pour elle, ce n'était pas une évidence dès le début, mais plutôt une prise de conscience progressive au fil de son évolution. En grandissant, elle se sentait souvent en décalage avec les attentes de ses proches qui voulait qu'elle se conforme à des normes féminines étant née dans le corps d’une femme. La découverte du terme « non-binaire » a été une sorte de déclic pour elle car elle a pu mettre un mot sur ce qu’elle ressentait.

Eden, quant à iel, savait depuis toujours qu’iel ne se considérait ni comme homme ni comme femme. Iel nous dit qu’iel n’a jamais compris le concept de genre qu’iel trouve stupide et absurde. Pour iel la division entre homme et femme n’a pas lieu d’être car c’est une vision assez réductrice et que l’on est des humains avant tout. Dès son plus jeune âge, iel se sentait mal à l'aise avec les attentes genrées imposées par la société, préférant des activités et des comportements qui ne correspondaient pas aux stéréotypes établies dans la société. 

Vision personnelle de la non-binarité

Pour Jessica, la non-binarité est avant tout le rejet des binarités (femme/homme,  bon/mauvais…) imposées par la société. Elle voit cela comme une étiquette qui fait office de « non étiquette » de part le fait que cela permet de se libérer de la vision binaire de la société. La non binarité, selon elle, permet de ne pas devoir vivre en fonction des attentes sur le sexe qui nous est assigné à la naissance. Peu importe comment on souhaite vivre, on devrait être en mesure de le faire. 

Eden partage une vision similaire, voyant la non-binarité comme un processus de déconstruction. Pour iel, c’est se libérer des normes imposées par la société depuis la naissance de chacun(e). Iel souligne l'importance de se découvrir soi-même et de vivre authentiquement, sans se conformer aux attentes genrées de la société. Être soi-même sans se préoccuper de ce que peuvent penser les autres est fondamental.  Pour iel, la non-binarité permet de révéler son véritable soi, libéré des contraintes sociétales.

Changements souhaités dans la société

Pour améliorer l'inclusion et le respect des personnes non binaires, Jessica estime qu'il est crucial d'adopter une attitude plus respectueuse et ouverte. Elle nous dit qu’elle pense juste qu’il faut faire des efforts pour mettre tout le monde à l’aise sans poser de question ridicule ou inutile. Pour elle, l’adaptation aux nouveaux pronoms peut, certes, être difficile mais ne doit pas passer au-dessus du confort des personnes qui les utilisent. Elle nous dit que ce n’est pas quelque chose de nouveau, c’est simplement que désormais, il y a des mots pour définir ces façons de penser

Eden, de son côté, pense que l'éducation est la clé. Iel souhaiterait la mise en place de cours de sociologie, éducation sexuelle et de sensibilisation le plus tôt possible afin de promouvoir le respect des diverses identités de genre. Elle aimerait également que la non binarité soit officiellement reconnue, par exemple sur les cartes d'identité. Iel dit que nous devons laisser les enfants se développer en paix avec leur propre goûts et centres d’intérêt sans leur mettre de stéréotypes  de genre dans la tête.

La non binarité est un chemin complexe et personnel qui défie les normes stéréotypées de la société. Une attitude ouverte et tolérante pour mieux les respecter et les comprendre est essentielle ainsi qu’une éducation peut être plus poussée sur les différentes catégories de genres qui existent. Le respect est la clé de tous le processus de mise à l’aise des personnes qui ne se « catégorisent » ni homme ni femme.

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