Max Baby : L’Énergie du Rock et l’Émotion de la Nuit

© ALEX ACY

Producteur et musicien à l’univers aussi singulier que captivant, Max Baby nous invite à plonger dans ses nuits agitées et son rock indé aux accents hybrides. Entre guitares glaciales et batteries organiques, l’artiste dévoile un EP construit comme un tout, où l’expérimentation et la spontanéité règnent en maître. Rencontre avec un créateur passionné qui n’hésite pas à repousser les codes, sur scène comme en studio.

Peux-tu te présenter rapidement pour ceux qui ne te connaissent pas encore ? Dis-nous en plus sur ton nom Max Baby.  

Je m’appelle Max. Je fais de la musique et je suis aussi producteur. Mon prénom, c'est Maxime, mais tout le monde m’appelle Max.

Comment décrirais-tu ton travail et ton univers musical ?

C’est toujours une question complexe. Définitivement, c’est du rock, quelque part entre indé et hybride, avec une approche assez brute, surtout dans ce que je raconte. J’aime expérimenter avec des éléments qu’on n’utilise pas toujours de cette manière, comme des guitares très travaillées, presque digitales et froides. J’utilise également des instruments très organiques : uniquement de vraies batteries, des vieux synthés, etc.

 

Dans tes musiques, la nuit est source d’inspiration pour toi. Si tu devais résumer tes nuits en quelques mots ou une image, que choisirais-tu ?

C’est difficile pour moi de résumer tout ça en quelques mots, c’est pour ça que j’écris dessus, j’ai écrit tout un EP dessus. En six mots, je dirais : Out of control, into the wall, le titre de l’EP.

Tu as récemment sorti un nouvel EP. Comment as-tu fait évoluer l’univers que tu avais déjà commencé à construire ?

Pour tout vous dire, les trois premiers titres qui sont sortis faisaient déjà partie de l’EP dans ma tête. J’ai tout créé en même temps, j’ai construit ça comme un tout. La première pierre à cet édifice de six titres, c'était Trouble, qui est le premier morceau que j’aie écrit de cet EP. De là a découlé le reste. J’ai essayé de poser des limites dans la création, donc je me suis créé un groupe fictif. Dans mon groupe, j'ai un batteur, une personne au clavier, moi à la guitare et au chant, et un bassiste. Je me suis limité à ça pour composer et surtout pour pouvoir être créatif dans ce cadre donné. Je trouve que quand on a une liberté infinie, on est finalement moins créatif. Sinon, on risque la fuite en avant ou la course à la surenchère et ce n’est vraiment pas mon état d’esprit.

Quand tu travailles sur un projet comme cet EP, c’est quoi le moment que tu préfères dans tout le processus de création ?

Ce que je préfère, je crois que c’est le moment dont je ne me souviens jamais. Il y a un petit moment où le temps s’arrête, où c’est presque un blackout pour moi. Je commence à faire la chanson, et je pars d’un point A sans savoir comment je suis arrivé au point B, ni ce qui s’est passé entre les deux. C’est génial parce que ça veut dire que je suis vraiment connecté à un quelque chose qui ne m’appartient pas vraiment et c’est grisant. Quand je réécoute à la fin, je me demande ce qui s’est passé entre-temps et comment j’en suis arrivé là. C’est comme si quelqu’un d’autre l’avait fait à ma place. Je suis comme en hypnose et je suis tellement dedans que je n’ai pas la notion du temps. Souvent quand j’atteins ce genre d’état, je ne retouche pas à ce qui s’est passé. Même si je me dis qu’il y a des choses à refaire. Beaucoup de choses dans cet EP seraient faites différemment aujourd’hui, mais je ne regrette pas du tout parce qu’il y a une forme de spontanéité dedans qui est assez intéressante. 

As-tu une chanson préférée dans cet EP ?
Non, c’est comme si j’avais plusieurs enfants et que je devais en choisir un. En réalité ça dépend surtout de mes humeurs, mais je ne dirais pas mon petit faible pour ne pas vexer les autres.

Laquelle a été la plus compliquée ou longue à écrire ?
Elles ont toutes été faites très rapidement sauf All Over, celle qui se trouve au milieu avec la très longue intro. J’avais un refrain qui me tournait en tête depuis très longtemps, donc j’ai fait le morceau. Mais j’étais un peu partagé parce qu’on sentait que je voulais la faire évoluer, la faire monter puis redescendre. Je l’ai construite comme un morceau vraiment électronique avec une réflexion très club. Finalement, avec mon équipe, on s’est dit qu’il fallait que j’essaie de sortir des codes des chansons de trois/quatre minutes et de faire une très longue intro. C’était un exercice compliqué parce que j’aimais beaucoup le début du morceau et le refrain. On a pris le risque que des gens passent à côté du morceau quand ça drop. Mais finalement, c'est que c’est un des morceaux que les gens apprécient le plus, justement parce qu’il sort des codes.

Qu’est-ce qui t’a poussé à choisir l’anglais pour t’exprimer dans tes chansons ?

J’ai grandi avec des Anglais et la plupart de mes influences sont anglophones. J’ai toujours écrit en anglais, j’étais bilingue très jeune donc c’est venu naturellement. Pour l’instant, je n’ai pas prévu de chanter en français.

 

Peux-tu nous parler de ton tout premier concert ?

Le tout premier, c'était à la salle des fêtes du village d’où je viens. J’avais 11 ans et j’ai fait un solo de guitare, un morceau instrumental avec juste un batteur et peut-être un bassiste, mais c’était il y a très longtemps. J’ai même fini dans le journal local !

© Cléa Beuret

Quelles sont les grandes influences qui ont marqué ton travail ?
Je suis très influencé par la scène rock des années 2000, en particulier celle de New York, mais pas uniquement. J’aime aussi beaucoup la musique électronique et d’ambiance. Je suis un grand fan de Boards of Canada, FKA Twigs, et Radiohead, notamment leur album Kid A, qui compte parmi mes principales influences.

 

On t’a vu au festival "Ici Demain". Que représente pour toi le fait de participer à un événement comme celui-ci ? Comment décrirais-tu l’ambiance du festival ? J'étais très content d’être là, c’est sympa d’avoir un festival de nouveaux talents à Paris, de nouveaux talents. J’ai eu de la chance de jouer le même soir que Blasé, qui est un pote de longue date avec qui je faisais de la musique il y a quelques années. C’était génial de se retrouver sur scène avec nos projets solo qui sortent en même temps. L’ambiance du festival était super, c’était électrique, j’ai senti que les gens étaient chauds. Ça me fait toujours bizarre de me dire que les gens viennent me voir, parce que j’ai toujours été en retrait avant, mais ça me fait très plaisir.

 

Sur scène, tu as une vraie présence. Comment te connectes-tu avec le public pendant tes concerts ? 

C’est vraiment une question que je ne me suis jamais posée. En tout cas, je me mets toujours à fond, peu importe le nombre de personnes qu’il y a ou le lieu dans lequel ça se passe. Je pense que ça transmet quelque chose à un moment. Jusqu’à maintenant ça s’est toujours fait assez naturellement, et puis j’aime bien sauter dans le public, donc ça rapproche.

 

Tu as partagé la scène avec Shay pour une performance assez remarquable sur sa chanson « Santa Fe » comment s’est déroulée cette rencontre artistique ?
Guillaume Doubet, le créateur du show, directeur artistique et metteur en scène, que je connais depuis longtemps, m’a proposé cette idée folle. J’ai accepté sans vraiment savoir si j’allais réussir à concilier cela avec le festival Ici Demain. Finalement, tout s’est parfaitement calé : la performance au Zénith s’est placée entre les balances et mon passage au festival, sans aucun changement à faire. Pour la première répétition, ce n’était pas Shay sur scène, mais son chorégraphe. J’ai donc fait mon premier solo dans un Zénith immense et vide. Plus tard, j’ai rencontré Shay pour la première fois, et on s’est tout de suite bien entendus. C’était vraiment un moment incroyable pour moi.

 

© Cléa Beuret

Y a-t-il des artistes avec qui tu rêverais de collaborer ?

J’aimerais beaucoup collaborer avec des artistes comme Caroline Polachek, Bon Iver, Oneohtrix Point Never ou Saya Grey. Et sinon, dans mes rêves les plus fous, produire pour Paul McCartney. Bon, ça reste des rêves impossibles, mais on peut toujours espérer !

 

Après cet EP et le festival, quels sont tes projets à venir, c’est quoi la suite pour toi ?

Je joue à l’Hyper Weekend de Radio France le 26 janvier prochain avec Voyou et Yoa. Il va y avoir pas mal de nouveaux singles aussi. Et beaucoup de dates, que je vais pouvoir annoncer bientôt. Et bien sûr, toujours des collaborations en cours, mais dont je ne peux pas encore parler.

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