Retour sur la carrière de Greta GERWIG

Un humour reconnaissable entre mille, une allure élancée et une filmographie girly… Greta Gerwig a créé un cinéma du coming of age où se mêlent adolescence et féminisme. On retrace le parcours de la Présidente du Jury du 77ᵉ Festival de Cannes.

Vous la connaissez sûrement pour son dernier film Barbie. Le blockbuster américain dont on a tellement entendu parler qu’on ne veut plus jamais avoir à revivre ça. Pourtant, Greta Gerwig ne peut se résumer à un seul film. Elle est tellement plus que ça. Ses œuvres sont universelles et nous accompagnent dans nos vies parfois mornes et tristes. De Lady Bird à Barbie, la réalisatrice américaine a su se faire une place au milieu des plus grands. Passionnée par Chantal Akerman, elle arrive à poser un regard jeune et frais sur l’industrie.

En tant qu’amoureuse absolue de son œuvre, on vous retrace sa carrière en quelques points importants.

Le Mumblecore et New-York : les débuts d’une artiste bohème

Greta Gerwig et New-York, c’est une longue histoire. C’est la rencontre entre une grande ville et une artiste. Elle deviendra le décor privilégie des premiers films de Gerwig. Elle débute par des longs-métrages à petit budget, dans des décors simples, avec des dialogues réalistes et dénués de toutes fioritures. Greta Gerwig appartient au mouvement du Mumblecore, un courant cinématographique apparu dans les années 2000. Mumble veut dire marmonner. Dans les films de Greta, on marmonne et on parle de la vie. La vie compliquée de jeunes adultes essayant de trouver leur passion dans la vie. C’est tout le sujet de Frances Ha, sorti en 2012 et réalisé par Noah Baumbach. Le film retrace la vie de Frances Halliday (jouée par Greta Gerwig), jeune danseuse qui emménage avec sa meilleure amie à Brooklyn. Frances danse et court dans la rue tandis que sa meilleure amie grandit et s’installe dans la vie active, au côté de son petit ami. Frances Ha est un film merveilleux sur le passage à l’adulte. Le personnage principal peine à sortir de l’insouciance. Elle rêve de grands amours et peine à affronter la réalité. Ce film marque une génération, celle de Lena Dunham et sa série Girls. La génération Millenials est personnifié en un poète lunatique et entravé dans sa créativité.

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Greta Gerwig réalisera également Night and Weekends avec Joe Swanberg. Un film tourné sur dix-huit mois où l’on voit la relation d’un couple se déliter avec le temps. L’ambiance est intimiste et l’amour est mélancolique. Greta est d’abord actrice et joue dans plusieurs films, notamment Greenberg, son premier rôle en 2010.

Le microcosme du Mumblecore annonce d’ores et déjà un groupe d’artistes qui fera parler de lui. Greta Gerwig montre ici son naturel, son talent d’acting mais aussi son humour. Elle rencontre Noah Baumach, son mari avec qui elle forme le couple le plus prisé d’Hollywood.

Lady Bird : le film d’une vie

Lady Bird est le film qu’il faut voir dans sa prime jeunesse. Christine McPherson aka Lady Bird est en terminale, dans son lycée de Sacramento. Passionnée d’art et de théâtre, elle souhaite quitter son milieu pour partir à New-York. Plus qu’une histoire sur l’adolescence, Lady Bird est une œuvre hilarante, touchante et pétillante. Gerwig filme parfaitement la relation mère-fille complexe, les premières relations amoureuses, l’amitié féminine, mais aussi l’ambition dévorante d’une jeune fille de province. Lady Bird est d’autant plus admirable qu’on retrouve des points similaires provenant de la vie de la réalisatrice. En effet, Greta Gerwig vient aussi de Sacramento. Ce film indépendant illustre la tendresse infinie de la filmographie de Gerwig.

Alors, oui, nous ne mentionnerons pas la présence de Timothée Chalamet dans le film, interprétant le bad boy de service. Néanmoins, on salue la performance de la jeune Saoirse Ronan, brillante dans son jeu d’actrice.

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Une réalisatrice de renom

Après la sortie de Lady Bird, la voie d’Hollywood s’ouvre alors pour Greta Gerwig. En 2019, elle réalise Les Filles du Docteur March, adaptée du roman de Louisa May Alcott. Après le film de 1994, avec Winona Ryder dans le rôle de Jo March, la tâche était plutôt ardue.

Greta Gerwig a pourtant encore une fois réussi sa mission. En réunissant sa Lady Bird ainsi qu’un casting de choix (Meryl Streep, Florence Pugh, Emma Watson), la réalisatrice a offert une œuvre féministe où règne l’intemporalité. La fougue de Jo March, l’ambition d’Amy, la gentillesse de Beth et la générosité de Meg sont retranscrites comme dans le roman. Les Filles du Docteur March by Greta est un film à voir absolument. C’est un récit de vie et de sororité.

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Greta Gerwig et Barbie : le coup de génie ?

Des années après ses débuts dans le cinéma indépendant, Greta Gerwig sort le film Barbie. Une production à grande échelle, aux 100 millions d’euros de budget, avec Margot Robbie et Ryan Gosling. Au côté de Noah Baumbach, son partenaire d’écriture, ils composent un film hilarant sur la figure de Barbie. Malgré des critiques sur son féminisme blanc et capitaliste, Barbie a traversé les frontières en amenant toutes les générations dans une salle obscure. Quand un Papa apprend ce que c’est que le patriarcat, ça fait toujours du bien, n’est-ce pas ? Certes, le féminisme de Greta est vulgarisé, mais le message reste présent, comme un sous-texte latent. Nous n’avions pas besoin de Barbie pour comprendre que Greta filmée et interprétée les femmes comme personne. Il n’y a qu’à voir le film 20th Century Women de Mike Mills et son personnage d’Abbie. Qui est-elle ? Une artiste dans la trentaine aux cheveux colorés qui danse encore sur son lit. Décidemment, Greta adore danser, telle une éternelle jeune fille.

Ainsi, elle s’impose dans le cinéma hollywoodien où se côtoient les géants Spielberg, Coppola ou encore Lucas. Grâce à son humour et surtout à son talent, elle dépeint des tranches de vie féminines. Son cinéma est joyeux et humain à l’image de ses tournages. Après des réalisatrices comme Campion, Zhao ou Coppola, Greta Gerwig côtoie les plus hauts sommets du septième art. On ne peut que vous montrer cet extrait où la scénariste guide ses deux acteurs dans Lady Bird lors d’une scène de premier baiser. Un moment sincère.

Greta Gerwig est la présidente du Jury de la 77ᵉ édition du Festival de Cannes où elle départagera les talents de demain. Quelle nostalgie alors qu’elle était, il y a quelques années de ça, le diamant brut de sa génération.

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