Duran Lantink : le crossover entre terre et mer.
Après un premier passage à la Fashion-Week de Paris, Duran Lantink réitère l’expérience est présente une toute nouvelle collection. PRSNA a pu assister au défilé, et de voir de plus près le travail du designer.
Vous n’avez pas fini d’entendre parler de Duran Lantink. Jeune designer néerlandais basé sur Amsterdam, il se spécialise dans l’upcycling, ou la mode qui se veut écoresponsable : il a déjà fait par le passé usage de vêtements de luxe rejetés pour confectionner des collections. Son travail le plus notable et connu est le fameux pantalon en forme de vagin qui fut porté par Janelle Monae dans son clip “PYNK” sorti en 2018. Lantink a un palmarès déjà très impressionnant : il a remporté un prix lors de l'International Fashion Showcase en 2019, il faut sélectionner par le British Fashion Council et le British Council, et il est déjà apparu dans la liste du prestigieux prix LVMH.
C’est à l’occasion de la Fashion-Week parisienne qui prit fin cette semaine que Lantink présenta sa collection printemps-été 2024 au Palais de Tokyo. C’est seulement sa deuxième présentation durant un temps fort tel que la Fashion-Week de Paris. Il fit ses débuts dans la capitale française en mars dernier. C’est dans un décor épuré au fond blanc qu’un total de 47 looks furent présentés.
Un mot d’ordre règne sur cette collection ? La disproportionnalité. Les silhouettes de Lantink sont imposantes, voyantes et extravagantes. Les épaules sont carrées et imposantes, les hanches sont également élargies et excentriques. On observe une vraie obsession pour la plage et le monde nautique : les hauts de bikini comportent des frites de piscine, les bas sont des bouées, et certains looks ont la forme d’un gilet de sauvetage. Ainsi, les matières comme le jean sont réinventées. Cela ajoute de l’originalité à une collection qui joue plutôt à la sécurité niveau coloris.
En effet, les pièces présentées n’ont pas des couleurs très originales (noir, blanc, vert, bleu marine, marron avec un imprimé fleur) cela pour une raison : avec des silhouettes aussi fortes, la collection aurait pu très vite avoir un côté très excessif. L’usage de ses couleurs est alors le signe d’un certain goût de la part du designer.
La deuxième obsession de Duran Lantink est la transparence et la nudité. Les mannequins (peu importe leur genre) arpentent le runway avec des pièces dévoilant sans détours les courbes du corps. Les jambes sont pour la plupart des looks dénudés. Même les robes longues sont agrémentées de découpes qui révèlent la peau.
Les accessoires sont peu nombreux : aucun sac, et sur certains looks des lunettes aviateurs. On retrouve à plusieurs reprises des bottes en cuir noir ou marron. Le peu d’accessoires permet d’avoir notre attention rivée sur les pièces de la collection et de ne pas surcharger les silhouettes.
Duran Lantink présentent alors une collection qui apporte une tout autre approche du prêt-à-porter en utilisant des éléments nautiques et en les rendant stylés et portables.