La mode et la technologie n’ont fait qu’un lors de la fashion week !

Crédit photo: Lifestyleasia.com

Les robots vont-ils prendre le contrôle de la planète Terre ? C’est la question que se posent les internautes après avoir vu tant de technologie prendre le relais lors de la Fashion week parisienne. Entre néons qui colorent des vêtements et chiens robots qui tendent des sacs aux mannequins, la mode et la technologie sont allées de paire sur les podiums cette semaine. Et les avis ne sont pas unanimes. La question se discute, alors, sur la place que les designers devraient accorder aux nouvelles technologies. Certains y adhèrent et voient  en cette fusion un avenir brillant. D’autres, réticents, déplorent un excès de machines. Alors, avant-gardiste ou trop c’est trop ?

Néons et couleurs, comme par magie

En premier lieu, c’est le défilé Anrealage qui a créé de l’évènement ce mardi 28 février. Piqûre de rappel. La marque japonaise voit le jour en 2003. Son nom n’est rien d’autre que la combinaison des mots « unreal », « real » et « age », de quoi annoncer la couleur. Le directeur artistique de la maison, Kunihiko Morinaga, « lorsqu’il crée, pense le moins possible au corps ».

D’emblée, on comprend qu’Anrealage propose une mode dite conceptuelle, qui défie les lois et conventions.

Ainsi, au début du fashion show, les mannequins arrivent dans des tenues blanches comme neiges. Soudain, des lumières néons descendent lentement pour illuminer et colorer les vêtements, comme on peindrait une toile vierge. Un réel spectacle artistique.

Mais derrière les coulisses, tout un processus technique: la photochromie. Les lumières UV permettent de faire apparaître des couleurs et des motifs sur des tissus photosensibles. Et cela est la particularité d’Anrealage, puisque Morinaga travaille ce savoir-faire depuis plus d’une décennie. En revanche, c’est la première fois qu’il parvient à utiliser ce processus sur des matières plus complexes telles que la fausse fourrure, le velours, le satin etc. De plus, il développe sa méthode et arrive à obtenir du jaune, du rouge et du violet, ce qui n’a jamais été le cas auparavant.

Mais Anrealage n’est pas la seule maison à avoir user de la technologie lors de la fashion week. Coperni, qui avaient déjà fait parler d’eux lors de la fashion week parisienne printemps/été 2023 grâce à la robe en spray sur Bella Hadid, devaient absolument se renouveler, et tenter à nouveau de marquer le coup. C’est désormais chose faite.

Coperni et innovation, grande histoire d’amour

Coperni a fait fort cette année, avec un défilé sous le thème « Le Loup et l’Agneau », une fameuse fable de Jean de la Fontaine. Mais elle est revisitée, modernisée, comme l’explique le duo sur leur compte Instagram:

Crédit photo: Vogue.fr

« La collection Automne Hiver 2023 est une fable moderne à propos des humains et de la technologie. Librement inspirée de la fable « Le Loup et l’Agneau » de Jean de la Fontaine, le défilé inclut les « Spot » robots de l’entreprise américaine Boston Dynamics, en relation avec les êtres humains. À l’inverse de la fable originale écrite au XVIIème siècle, qui soulève des questions sur l‘équilibre du pouvoir entre les groupes humains qui forment la société, Coperni réinterprète l’histoire et la transpose en 2023 avec une vision positive du futur. Le défilé présente la vision de Coperni, qui pense qu’il n’y a ni dominant ni dominé, mais que l’homme et la machine peuvent vivre en harmonie. »

Tout au long de la présentation, les chiens robots prennent part au défilé. Ils tendent des sacs aux mannequins, arrachent la veste d’une d’entre elle pour dévoiler une robe. Une participation qui n’a pas été très bien reçue sur les réseaux sociaux. Certains internautes expriment leur gêne, leur incompréhension et leur ras-le-bol. 

Pourtant, Louis Pisano, influenceur et journaliste mode le précise sur Twitter, Coperni a toujours mêlé la mode et la technologie, c’est le principe même de la marque. En effet, Coperni voit le jour en 2013. Elle a été créée par Sébastien Meyer, qui dessine et coud, et Arnaud Vaillant, qui gère la partie business. Tous les deux originaire du Sud, ils se sont rencontrés à la Mode d’art international, une école de mode parisienne. Le nom de leur marque, Coperni, est un hommage à Nicolas Copernic, astronome polonais connu pour ses découvertes scientifiques et à toute l’idée « d’innovation qui s’en dégage ».

La présence de chiens-robots lors du défilé Coperni s’avère alors tout à fait pertinente, et dans la lignée de l’essence de la marque. Pareil pour Anrealage, car, comme mentionné, Morigana travaille avec la photochromie depuis des années.

Quel avenir pour l’alliance mode et technologie?

Ce ne sont pas les premiers et ce ne seront sûrement pas les derniers à créer de l’art grâce à la technologie. En effet, à l’ère d’une révolution de l’intelligence artificielle, « l’hyperréalité » gagne du terrain dans la fashion sphère. Elle se définit par le fait de ne plus distinguer la différence entre le réel et le non réel. L’idée est d’apporter des éléments du fictif à la réalité. C’est notamment ce que l’on observe avec la montée de certaines tendances telles que le cloud-wear

D’ailleurs, l’influenceuse française Léna Situations, tente d’analyser la question dans une vidéo “Vlogue” en collaboration avec Vogue. L’objectif étant de démocratiser le milieu élitiste de la mode. En se penchant sur la question du rapport entre la mode et la technologie, elle arrive à la conclusion que “ce n’est que le début, et qu’on va pouvoir aller encore plus loin dans l’imagination, avec par exemple un jour une application qui pourra changer la couleur de ton t-shirt ou des matières innovantes qui vont pouvoir s’adapter au températures extérieures (…) ou même des sacs à main qui te suivent en flottant que tu n’auras même pas besoin de porter !”. 

Finalement, est-ce que les robots vont prendre le contrôle de la Terre ? On n’en sait encore rien. Ce qui est sûr, c’est que la technologie continuera d’influencer la mode et nos dressings dans les années à venir. Nouvelles applications, matières innovantes, et même iconographie amenée à la réalité, ça promet. En tout cas, on espère fortement que les robots aient le sens de la mode.

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